Quand on dirige une TPE ou une PME, on a souvent l’habitude de tout faire soi-même. Par peur que les choses soient mal faites, par manque de confiance, ou simplement parce qu’on pense que ça ira plus vite. Pourtant, cette approche a ses limites : surcharge, fatigue, manque de recul stratégique… et stagnation.
Déléguer ne veut pas dire se décharger, mais responsabiliser. Pour que cela fonctionne vraiment, trois conditions essentielles doivent être réunies : l’autonomie, la capacité et la responsabilité.
1. L’AUTONOMIE : la liberté de prendre des décisions
Déléguer une tâche sans donner la liberté de décider, c’est frustrant et inefficace.
Exemple concret :
Si vous demandez à votre assistant(e) de gérer les fournisseurs mais que vous validez chaque petit achat, alors il/elle n’est pas autonome. L’objectif est de fixer un cadre (ex. : "jusqu’à 500 000 Ar, tu peux décider seul(e)") et de laisser la personne gérer.
Conseil pratique : Commencez par des tâches à faible risque, puis augmentez la latitude décisionnelle avec l’expérience.
2. LA CAPACITÉ : avoir les compétences et le temps
On ne peut pas déléguer efficacement à quelqu’un qui n’est ni formé ni disponible.
Exemple concret :
Si vous demandez à un technicien de rédiger des rapports clients alors qu’il n’a jamais été formé à l’écriture professionnelle, il va perdre du temps, faire des erreurs et se démotiver.
Conseil pratique : Vérifiez si la personne a besoin d’un accompagnement ou d’un outil pour réussir la mission. N’hésitez pas à investir dans une formation courte ou à lui fournir un modèle.
3. LA RESPONSABILITÉ : assumer les résultats
Déléguer, c’est aussi faire confiance. Il faut que la personne sache qu’elle est responsable du résultat, pas seulement de l’exécution.
Exemple concret :
Un responsable commercial à qui l’on confie le développement d’un secteur doit être responsabilisé sur les résultats (ex. : atteindre un objectif mensuel), pas juste sur les actions (ex. : faire des visites).
Conseil pratique : Fixez des objectifs clairs, mesurables et évaluez régulièrement l’avancement.
Quand ces 3 éléments sont réunis… c’est parfait !
Là où autonomie, capacité et responsabilité se rejoignent, on obtient une délégation efficace, motivante et durable. La personne se sent impliquée, compétente et en confiance. Elle devient plus performante, et vous, vous pouvez vous concentrer sur la stratégie.
Quelques idées de tâches à déléguer dans une petite entreprise :
- Tâches administratives : facturation, gestion des relances, rédaction de devis
- Tâches commerciales : prospection téléphonique, prise de rendez-vous, relances clients
- Communication : animation des réseaux sociaux, mise à jour du site web
- Production : gestion des stocks, commandes fournisseurs, préparation des livraisons
Dernier conseil : commencez petit, mais commencez maintenant
N’attendez pas d’être débordé pour déléguer. Identifiez une tâche que vous faites souvent, qui ne demande pas forcément votre expertise, et confiez-la à un membre de votre équipe, avec les trois clés en tête.
Souvenez-vous : déléguer, c’est former un allié, pas prendre un risque.
Déléguer avec impact : la clé pour libérer du temps et faire grandir son entreprise